Un nouveau rapport montre comment les pays peuvent brosser un tableau complet de leurs dépenses en matière d’éducation, y compris les contributions provenant des ménages et de tous les niveaux d’administration.

Brosser le tableau complet du financement de l’éducation

En dépit des promesses d’accroitre le financement de l’ODD 4, de nombreux pays ne savent toujours pas combien ils dépensent en matière d’éducation actuellement. Ils n’ont pas les outils ou les données pour suivre les dépenses de leurs différents niveaux d’administration et les montants que les ménages dépensent pour l’éducation de leurs enfants.  

À cet égard, un nouveau rapport montre comment les pays peuvent produire les données précises nécessaires pour brosser un tableau complet de leurs dépenses d’éducation. Qui paie pour quoi dans l’éducation ? Les véritables couts révèles grâce aux comptes nationaux de l’éducation est le fruit d’un projet commun de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO (IIPE), et du Pôle de Dakar IIPE, financé par le Partenariat mondial pour l’éducation (PME).

Ensemble, ils ont élaboré une nouvelle méthodologie, appelée Comptes nationaux de l’éducation (CNE), qui a été utilisée pour aider huit pays à brosser un tableau complet de leurs dépenses d’éducation : Côte d’Ivoire, Guinée, RPD Laos, Népal, Sénégal, Ouganda, Viet Nam et Zimbabwe. Étant donné que l’expérience menée dans les pays pilotes a démontré que la mise en œuvre des CNE peut être complexe, un ensemble de lignes directrices a été défini pour aider d’autres pays à les appliquer étape par étape.

Une solution : le Compte national de l’éducation

Les CNE constituent un cadre global de collecte, de traitement et d’analyse des données financières sur l’éducation. Ils couvrent tous les niveaux d’enseignement et incluent l’ensemble des sources de financement ainsi que l’intégralité des producteurs éducatifs.

Les CNE sont nouveaux dans le domaine de l’éducation, mais ils ont donné des résultats probants dans d’autres secteurs. Ils trouvent leur origine dans les comptes nationaux qui mesurent les activités économiques d’un pays de manière détaillée pour calculer le PIB, et dans les comptes « satellites » qui utilisent le même cadre général pour produire des sous-comptes détaillés pour des secteurs spécifiques, tels que la santé et le tourisme. Les Comptes nationaux de la santé existent depuis des décennies et ont été mis en œuvre dans plus de 100 pays à travers le monde. 

Par le biais du CNE, les données recueillies auprès des unités chargées du financement de l’éducation et des unités de production chargées de fournir les services éducatifs sont traitées par l’intermédiaire de classifications communes par niveau d’enseignement, type de fournisseur et transactions économiques.

Bien que les données ne soient pas directement comparables d’un pays à l’autre, elles peuvent être comparées quand elles sont intégrées dans les catégories internationales. Par exemple, elles sont compatibles avec la collecte de données de l’ISU sur le financement de l’éducation.

Plus important peut-être, une perspective plus précise des dépenses en matière d’éducation peut révéler des résultats surprenants, comme l’indique ce rapport.

        1.      Les pays dépensent plus pour l’éducation qu’il n’y parait souvent

Avant la mise en œuvre du CNE, l’Ouganda et le Népal semblaient dépenser moins pour l’éducation que la Côte d’Ivoire et le Viet Nam (environ 2 % et 4 % respectivement, contre 4,4 % et 6 % du PIB). Quand le CNE a intégré plus de sources de financement, le Népal est passé en tête, dépensant 9,3 % du PIB, contre 7,3 % en Côte d’Ivoire et 7,9 % au Viet Nam.

       2.      Les ménages sont des contributeurs principaux du financement de l’éducation

Les ménages financent un quart des dépenses d’éducation au Viet Nam, un tiers en Côte d’Ivoire, la moitié en Ouganda et plus de la moitié au Népal. Comme l’indique le rapport, si la charge qui pèse le budget familial est trop élevée, des problèmes peuvent se poser en matière d’accès à l’éducation et d’équité.

       3.      Les ministères de l’Éducation ne sont pas toujours les principaux contributeurs publics

L’État est le principal contributeur dans la plupart des pays pilotes (à l’exception du Népal et de l’Ouganda). Financement public ne signifie pas que le financement provient uniquement du ministère de l’Éducation. Par exemple, en Côte d’Ivoire, les dépenses publiques en matière d’éducation ont augmenté de 9 % après la prise en compte des contributions du Programme d’urgence du Président et de 17 autres ministères. Au Zimbabwe, la collecte précédente de données avait négligé le fait que la commission de la fonction publique paie les retraites des enseignants et des autres personnels éducatifs, qui représentent 11 % des dépenses publiques d’éducation. Le rapport a également constaté qu’au Viet Nam, le ministère de l’Éducation est uniquement responsable d’une partie des établissements d’enseignement supérieur. Tous les autres niveaux d’enseignement sont entièrement décentralisés au profit des districts et des provinces.

Rapports nationaux et tableaux de données :

Côte d'Ivoire

Guinée

Lao PDR

Népal

Sénégal

Uganda

Vietnam

Zimbabwe

Résultats visuels du rapport