Le nouvel eAtlas sur l’inégalité entre les sexes dans l’éducation montre les progrès et les difficultés à travers le monde

Pour célébrer la Journée internationale des femmes 2017 (8 mars), l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) lance la nouvelle édition du eAtlas sur l’inégalité entre les sexes dans l’éducation pour montrer les endroits où les filles et les femmes font des progrès et ceux où elles sont laissées pour compte à chaque niveau d’enseignement. Une série de cartes et de graphiques interactifs met en scène l’énorme éventail de données pour plus de 200 pays environ, produites par l’ISU, qui est la source officielle de données de l’objectif mondial d’éducation. 

L’eAtlas est une ressource indispensable aux efforts menés pour éliminer les disparités entre les genres d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable qui met les données à la portée des décideurs politiques, des militants et des citoyens engagés qui s’efforcent de faire tomber les obstacles qui empêchent les filles et les femmes de mettre à profit le pouvoir de transformation de l’éducation.

Les données indiquent des progrès, mais des obstacles persistants 

Malgré tous les efforts menés et les progrès accomplis ces deux dernières décennies, les filles sont toujours plus susceptibles que les garçons de rester complètement exclues de l’éducation. Selon les données de l’ISU, 15 millions de filles âgées de 6 à 10 ans ne mettront jamais les pieds dans une classe, contre environ 10 millions de garçons, si les tendances actuelles se poursuivent.

L’eAtlas montre les endroits les plus sensibles où les filles se battent pour entrer à l’école. En Afghanistan et au Soudan, on ne compte qu’environ 70 filles inscrites en primaire pour 100 garçons, tandis que des écarts importants persistent dans des pays comme le Tchad (77 filles pour 100 garçons), le Yémen (84 filles) et le Pakistan (85 filles). De plus, les écarts ont tendance à s’élargir aux niveaux supérieurs de l’enseignement dans de nombreux pays.

La bonne nouvelle est que les filles qui réussissent à s’inscrire ont tendance à persister, même si elles doivent redoubler. Selon le eAtlas, un nombre identique – 14 millions – de garçons et de filles inscrits en primaire a redoublé une classe en 2014. Cependant, environ 20 millions de garçons ont quitté l’école cette année-là, contre environ 17 millions de filles.  

Si l’on se penche sur les tendances régionales dans le temps, des progrès remarquables ont été accomplis en Asie du Sud, où une fille qui commence sa scolarité aujourd’hui peut espérer bénéficier de 11 années d’éducation, contre 6 ans en 1990. En revanche, une fille d’Afrique subsaharienne ne peut espérer bénéficier que de 9 années d’éducation, contre 10 ans pour les garçons (y compris le temps passé à redoubler). 
 
Relier les données aux politiques 

De nombreuses études montrent les effets positifs que les enseignantes peuvent avoir sur l’apprentissage des filles. Pourtant, la région confrontée aux défis les plus importants, l’Afrique subsaharienne, est la seule dont les enseignants sont principalement des hommes. Dans des pays comme le Liberia, 13 % seulement des enseignants sont des femmes, alors que plus de la moitié des filles ne sont pas scolarisées

Les données soulignent également la nécessité d’encourager les filles et les femmes à poursuivre leurs études aux niveaux les plus élevés de l’enseignement. Des progrès considérables ont été accomplis, la balance penchant en faveur des jeunes femmes dans de nombreux pays à revenu intermédiaire et élevé. Mais il convient d’examiner plus attentivement ces tendances. Si le nombre de femmes qui poursuivent des études de licence à l’échelle mondiale est plus élevé que celui des hommes, les données indiquent la présence persistante d’obstacles liés au genre aux niveaux avancés de l’enseignement, d’où il s’ensuit que les femmes ne représentent que moins de 30 % des chercheurs dans le monde.

L’eAtlas de l’UNESCO sur les inégalités entre les sexes met ces données à la disposition des militants et des décideurs politiques de l’éducation pour veiller à ce que les filles et les femmes profitent pleinement des promesses des Objectifs de développement durable.