Ce tableau examine les taux de fréquentation ventilés selon l’état de handicap sur la base des données des Enquêtes démographiques et sur la santé qui ont appliqué les questions recommandées par le Groupe de Washington
Les enfants handicapés sont plus susceptibles de ne pas être scolarisés ou d’abandonner l’école avant d’avoir achevé leur scolarité
Sous la bannière de la gouvernance responsable et participative pour la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD 4), la Semaine mondiale d’action pour l’éducation appelle la participation citoyenne en matière de prise de décision politique et de suivi des progrès accomplis.
Fondamentalement, l’ODD 4 concerne l’équité et l’inclusion. Pourtant, le manque de données fiables sur les groupes marginalisés, comme les enfants handicapés, constitue un obstacle majeur pour la politique, la législation et le plaidoyer en faveur de l’éducation inclusive.
Une partie du problème réside dans l’absence de concepts cohérents, de définitions et d’indicateurs sur le handicap, combiné aux différentes méthodes utilisées pour recueillir les données.
Pour remédier à ce problème, un nombre croissant d’enquêtes s’inspirent de la méthodologie élaborée par le Groupe de Washington (GW) sur les statistiques sur les incapacités, qui mesure le « fonctionnement » individuel à travers différentes dimensions.
Une nouvelle fiche d’information sur L’éducation et le handicap (disponible en anglais) présente les données du Cambodge (2014), des Maldives (2009) et de l’Ouganda (2011) recueillies par des enquêtes auprès des ménages qui incluaient la série de questions du GW comparable au plan international.
Le tableau indique le pourcentage d’enfants en âge de fréquenter le primaire qui ne sont pas scolarisés dans le primaire ou le secondaire. Dans les trois pays, les enfants souffrant d’un handicap sont plus susceptibles d’être exclus de l’éducation.
On constate l’écart le plus frappant au Cambodge, avec une différence de 50 points de pourcentage entre le taux de non-scolarisation des enfants handicapés et celui des enfants qui ne sont pas handicapés (57 % contre 7 %). En d’autres termes, 1 enfant cambodgien souffrant d’un handicap sur 2 n’est pas scolarisé, contre 1 sur 14 chez les enfants qui ne sont pas handicapés.
Les taux de non-scolarisation des adolescents handicapés sont quatre fois plus élevés que ceux des adolescents qui ne sont pas handicapés (13 % contre 3 %), tandis qu’en Ouganda les taux sont presque deux fois plus élevés (33 % contre 17 %).
Les enfants et les adolescents handicapés ont non seulement des taux de fréquentation scolaires plus faibles, mais ils sont également moins susceptibles d’achever leurs études primaires et secondaires comparés à leurs pairs, mais ces données ne sont pas comparables avec celles de leurs pairs qui ne déclarent pas de handicap.
On observe des schémas similaires dans les pays qui n’utilisent pas les questions du GW pour mesurer le handicap, mais ces données ne sont pas comparables. La disponibilité de données comparables sur le plan international sur la situation des personnes qui vivent avec un handicap s’accroitra à mesure que les pays qui adopteront le questionnaire du GW seront plus nombreux.
En attendant, pour assurer l’amélioration continue de la base de connaissances pour le suivi de l’ODD 4, en particulier sa composante d’équité, l’ISU a intégré le handicap comme dimension standard de ventilation dans son processus de production des indicateurs des données des enquêtes auprès des ménages, tout en respectant des normes internationales strictes pour veiller à la fiabilité et la comparabilité entre les pays.
L’ISU travaille également avec des partenaires pour harmoniser la définition, le calcul et la ventilation des indicateurs, par exemple par le biais du Groupe inter-agences sur les indicateurs de l’inégalité dans l’éducation (GIA-IEE) créé en 2016.