L’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) lance le Rapport 2018 sur les données de l’ODD 4 : des données pour promouvoir l’apprentissage, qui montre comment les données peuvent contribuer à améliorer l’apprentissage alors que les ministres et les responsables politiques participent à la Réunion mondiale sur l’éducation de Bruxelles. Son objectif : faire le point sur les progrès accomplis pour atteindre l’Objectif de développement durable 4 (ODD 4) sur une éducation de qualité pour tous.

L’inégalité dans l’éducation figure parmi les priorités à l’ordre du jour de Bruxelles, mais comme le souligne l’ISU, il est impossible de s’y attaquer sans un suivi sérieux capable de garantir que les enfants, les adolescents et les adultes acquièrent bien les compétences dont ils ont besoin. Ce suivi est capital : en effet, six enfants et adolescents sur dix dans le monde ne savent toujours pas lire une phrase simple ou effectuer un calcul mathématique de base, selon les données de l’ISU.

« L’inégalité est au cœur de la crise mondiale de l’apprentissage qui compromet l’avenir de 617 millions d’enfants et d’adolescents », déclare Silvia Montoya, directrice de l’ISU. « Les inégalités de l’apprentissage sont constatées et ressenties non seulement au niveau individuel, mais aussi entre les pays et les communautés, et des sociétés entières font les frais d’une éducation de mauvaise qualité et des déficits de compétences. »  

Le Rapport met en évidence l’ampleur de la tâche. Un tiers des enfants et des adolescents qui ne possèdent pas les compétences de base en lecture, en écriture et en calcul ne sont pas scolarisés et ont un besoin urgent d’accéder à l’éducation à laquelle ils ont droit. Mais deux tiers d’entre eux vont à l’école. 

« Loin d’être cachés ou difficiles à atteindre, ils sont en classe, dans des écoles qui sont incapables de leur fournir l’éducation de qualité qui leur a été promise », déclare Silvia Montoya. « Cette promesse a trop souvent été trahie. »

Cela n’est pas sans conséquence, étant donné l’importance de l’apprentissage pour la réalisation de tous les Objectifs de développement durable, qui vont de la réduction de la pauvreté à la lutte contre la discrimination de genre et l’édification de sociétés saines et pacifiques. Le rapport exprime son inquiétude quant à la façon dont ces objectifs seront atteints d’ici 2030 si un nombre important de personnes sont privées de ces compétences de base.

Il examine les données comparables au plan international nécessaires pour réduire les inégalités, et assurer l’apprentissage tout au long de la vie, prévu dans l’ODD 4. Il couvre un large éventail d’évaluations, de l’éducation préscolaire aux programmes d’alphabétisation des adultes.

Plaidant pour un investissement dans l’éducation, le rapport invite les bailleurs de fonds et les gouvernements à modifier leurs perspectives sur les coûts perçus des évaluations de l’apprentissage. La participation aux évaluations internationales ou régionales peut coûter environ 500 000 dollars à chaque pays tous les quatre ans. Cette dépense peut paraître importante pour une petite économie. C’est peu, cependant, comparé à l’ensemble des coûts engagés pour l’éducation, et aux conséquences économiques encore plus importantes d’une éducation inadaptée.

L’ISU estime que des données fiables sur l’apprentissage, permettant d’évaluer si les approches marchent ou si des réformes sont nécessaires, pourraient améliorer l’efficacité des dépenses éducatives de 5 %, soit une économie en moyenne de 30 millions de dollars par an et par pays, qui financerait le coût de plusieurs dizaines d’évaluations.

****

Lisez le rapport complet et le résumé exécutif disponible en anglais, en français et en espagnol.

Les infographies et les matériels des médias sociaux sont disponibles ici.