Outil interactif de données qui réunit des données, des cartes et des graphiques pour mettre en évidence les parcours éducatifs des filles et des femmes dans 200 pays et territoires.
Pour célébrer la Journée internationale des femmes (8 mars), l’ISU publie la dernière édition de l’eAtlas UNESCO des inégalités de genre dans l’éducation.
L’eAtlas fournit un large éventail de données ventilées par sexe produit par l’ISU pour tous les niveaux d’enseignement. Des cartes, des graphiques et des informations générales détaillées mettent en évidence les obstacles persistants que les filles et les femmes doivent surmonter pour faire des études.
Les données montrent des progrès, mais également des obstacles persistants
Par exemple, la carte des taux de scolarisation met en évidence les zones où les filles peuvent à peine mettre un pied en classe. En Afghanistan et au Soudan du Sud, seules 70 filles sont scolarisées pour 100 garçons, tandis qu’un grand écart persiste dans des pays comme la République centrafricaine (76 filles pour 100 garçons), Tchad (78 filles pour 100 garçons) ainsi qu’en Guinée, en Érythrée, au Niger et au Pakistan (85-86 filles chacun).
L’Asie du Sud a connu une progression spectaculaire de l’espérance de vie scolaire. Une fille de cette région, qui commence l’école aujourd’hui, peut espérer bénéficier de 12 ans de scolarité, contre seulement 6 ans en 1990. En revanche, une fille d’Afrique subsaharienne ne peut espérer bénéficier que de 9 ans de scolarité environ, contre 10 ans pour les garçons.
Rapprocher les données des politiques
De nombreuses études révèlent les effets positifs que les enseignantes peuvent avoir sur les filles. Les données révèlent que le pourcentage de femmes enseignant dans les écoles primaires est passé de 56 % à 65 % entre 1990 et 2016 dans le monde. Mais, la région dont l’écart entre les sexes est le plus important et le taux d’exclusion le plus élevé est la seule où il y plus d’hommes qui enseignent que de femmes.
En Afrique subsaharienne, le pourcentage d’enseignantes dans le primaire n’a guère évolué au cours des deux décennies écoulées, passant de 42 % à 46 %. Dans la plupart des pays de la région, les femmes ne représentent encore qu’une minorité d’enseignants, comme dans les cas du Libéria (13 %), du Soudan du Sud (15 %), du Togo (16 %), du Bénin (24 %) et de Djibouti (27 %).
Ces constatations ouvrent une perspective entièrement nouvelle à la lumière des taux d’enfants non scolarisés de la région. L’Afrique subsaharienne a le taux le plus élevé d’enfants non scolarisés, avec plus d’un enfant sur cinq en âge de fréquenter le primaire. Les filles sont les premières exclues : 24 % de l’ensemble des filles de ce groupe d’âge ne sont pas scolarisées contre 18 % des garçons. En Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest, 12 % des filles ne sont pas scolarisées contre 10 % des garçons.
Au niveau national, plus de la moitié des filles en âge de fréquenter le primaire ne sont pas scolarisées en Érythrée, en Guinée équatoriale, au Libéria et au Soudan du Sud. Le taux de filles non scolarisées dans le primaire est au moins de 10 points de pourcentage plus élevé que celui des garçons dans des pays comme l’Angola, le Bénin, la République centrafricaine, le Tchad, la Guinée, le Nigeria, le Pakistan, le Soudan du Sud et le Yémen.
Les disparités s’accentuent aux niveaux supérieurs de l’éducation
Les données de l’ISU révèlent également que les taux d’exclusion et les écarts liés au genre qui leur sont associés ont tendance à s’accentuer aux niveaux supérieurs de l’enseignement dans de nombreux pays et régions. Par exemple, il y a plus de femmes que d’hommes qui poursuivent des études de licence dans le monde, mais les inégalités de genre persistent et découragent les femmes d’atteindre les niveaux d’études les plus élevés : elles représentent moins de 30 % des chercheurs dans le monde.
l’eAtlas met ces données à la portée des défenseurs de l’éducation et des décideurs politiques pour aider à s’assurer que les filles et les femmes bénéficient pleinement des promesses des Objectifs de développement durable.