La collection « Répondre au besoin de données de l’Éducation 2030 » expose les indicateurs mondiaux et thématiques qui seront utilisés pour effectuer le suivi de l’Objectif de développement durable 4 et des cibles de l’Éducation 2030. Elle offre un point de départ aux lecteurs intéressés par des informations plus approfondies sur les indicateurs. L’ISU ajoutera de nouvelles notes d’information sur les indicateurs à mesure que les données seront disponibles.

Sur les dix* cibles de l’éducation inscrites dans l’Objectif de développement durable 4, cinq sont centrées sur les résultats d’apprentissage, y compris la Cible 4.1. Cette cible demande à la communauté internationale de mesurer la qualité de l’apprentissage dans le cycle primaire et le premier cycle du secondaire.

Elle vise précisément la mission de l’éducation : l’apprentissage. S’il est assez facile de suivre les cibles de l’achèvement ou la scolarisation, mesurer l’apprentissage est extrêmement difficile. Par ailleurs, cela n’a jamais été fait à l’échelle mondiale.

Comment mesurer dans quelle mesure les apprenants à travers le monde ont acquis le socle minimal de compétences nécessaires à l’apprentissage tout au long de la vie.

Deux nouveaux indicateurs sont en cours d’élaboration pour aider à répondre à cette question. L’indicateur 4.1.1 mesurera la maitrise de l’apprentissage de la lecture et des mathématiques dans le cycle primaire et le premier cycle du secondaire. Et l’indicateur 4.1.2 déterminera dans quelle mesure les pays mènent des évaluations d’apprentissage.

L’indicateur 4.1.1 mesurera le pourcentage d’enfants en primaire et en fin de premier cycle du secondaire qui atteignent au moins le niveau minimal de compétence en lecture et en mathématiques.

Un certain nombre d’obstacles doivent être surmontés avant que les pays soient capables de produire ces données, notamment la communauté éducative mondiale doit se mettre d’accord sur des définitions communes des compétences minimales, ou référentiel, dans ces trois disciplines clés.

Bien que de nombreux pays recueillent déjà des données sur les compétences de base, elles sont rarement comparables. Les normes de maitrise de la lecture pour un enfant au Japon en fin de cycle primaire peuvent être très différentes de ce que l’on attend d’un enfant en France. Le but de mesures communes de l’apprentissage n’est pas d’effacer de telles différences, qui peuvent être fondées sur le contexte culturel, mais de créer une nomenclature, ou un cadre, pour chaque domaine d’apprentissage, basé sur des résultats d’apprentissage convenus à chaque point de mesure.

Les cartes ci-dessous présentent un instantané mondial des données actuelles : les taux moyens de maitrise de la lecture et des mathématiques en début de cycle primaire, en fin de cycle primaire et en fin du premier cycle du secondaire, basés sur les évaluations nationales et internationales menées entre 2010 et 2015. Ces données ne sont pas comparables au plan international, mais elles représentent la prochaine étape du travail de l’ISU.

Pour combler les lacunes, l’ISU a mis en place l’Alliance mondiale pour la mesure de l’apprentissage (GAML) afin de s’assurer que des données de qualité sont utilisées pour surveiller les progrès accomplis et éclairer les politiques en vue d’améliorer les résultats d’apprentissage de tous. Au lieu d’élaborer une nouvelle évaluation mondiale, l’Alliance établira un lien entre les évaluations existantes au moyen d’un cadre commun de mesure.

La première étape pour avoir des données complètes et comparables sur l’apprentissage consistera à créer des échelles d’apprentissage en lecture/alphabétisme et en calcul/mathématiques — disciplines pour lesquelles des données d’évaluation sont déjà largement disponibles.

Par exemple, tous les enfants apprennent les mathématiques à l’école, mais l’accent que les enseignants, les programmes scolaires et les systèmes éducatifs mettent sur certains concepts mathématiques peut varier. Des échelles universelles d’apprentissage de la lecture et des mathématiques fourniraient des points de référence, décidés en commun, par rapport auxquels évaluer le niveau de compétence de l’apprenant à chacune des trois étapes principales : début du primaire, fin du primaire et fin du premier cycle du secondaire.

Idéalement, les données recueillies par les pays seront ventilées par sexe, quintile de richesse et lieu de résidence, de façon à pouvoir finalement déterminer qui sont les enfants en retard.

Une fois que l’échelle aura été décidée, l’ISU travaillera avec les partenaires pour élaborer une nouvelle métrique mondiale d’établissement des rapports pouvant être utilisée pour le suivi.  

Tout au long de ce processus, le GAML fournira également des conseils sur les normes et les méthodologies pour s’assurer que les pays et les régions restent engagés à atteindre le but primordial de créer des données fiables, comparables au plan international, qui aideront les pays à fixer des objectifs d’apprentissage pertinents (c.-à-d. utiles dans le contexte national) pouvant être suivi dans le temps.

Que nous diront les données ?

Les gouvernements, les enseignants et les parents veulent tous savoir si leurs enfants sont préparés correctement à être des membres productifs de la société, en particulier sur le marché du travail globalisé d’aujourd’hui. Ces données fourniront un moyen de comparer la performance de l’élève dans les disciplines nécessaires à l’apprentissage tout au long de la vie.

Les données sur le niveau de compétence permettront aussi de mettre en lumière les points sur lesquels les politiques éducatives, les stratégies d’apprentissage ou les types d’enseignement peuvent produire de meilleurs résultats, en fournissant un point de départ pour les réformes politiques.

Les mesures de l’apprentissage en elles-mêmes ne présentent qu’un tableau incomplet de la qualité de l’éducation d’un pays ; cependant, elles offrent des éléments d’information qui peuvent aider les pays à définir leurs propres politiques et cibles pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.

Méthodologie

Proportion ou pourcentage d’élèves qui ont dépassé le seuil minimal de compétence défini pour une évaluation d’apprentissage à large échelle (échantillon représentatif) :

Performance supérieure au niveau minimal, PLtn, supérieur au minimum = p
où p est le pourcentage d’élèves d’une évaluation d’apprentissage nationale ou internationale à un cycle n de l’enseignement, dans une discipline d, toute année (t-i) où 0 ≤ i ≤ 5, qui a atteint le niveau de compétence le plus élevé de la norme minimale prédéfinie, Smin. La norme minimale est définie par la communauté éducative internationale en tenant en compte des différences régionales.