L’ambitieux Agenda 2030 pour le développement durable et l’éducation exige que les pays fournissent plus de données et de meilleure qualité pour suivre les progrès et éclairer la formulation des politiques d’éducation et de formation. Mais comment réaliser ce vaste programme sur les données ?

Alors que le Groupe inter-agences et d’experts sur les indicateurs de l’Objectif de développement durable (IAEG–SDG) se réunit du 28 au 31 mars à Ottawa, l’ISU a publié un document qui appelle une révolution des données sur l’éducation fondée sur la création de systèmes statistiques nationaux, et soutenue par un pacte mondial pour le suivi de l’objectif mondial d’éducation (ODD 4).

La Révolution des données sur l’éducation (en anglais), rédigé par l’ISU en tant que document de travail de la Commission Éducation, contient un ensemble de recommandations pour produire et diffuser des statistiques sur l’éducation de qualité en vue de la planification et du suivi des progrès accomplis vers la réalisation des cibles d’éducation.

Le rapport demande des changements dans trois grands domaines concernant à la fois les dimensions de l’offre et de la demande des systèmes d’information nationaux sur l’éducation.

Environnement propice : les organisations nationales de statistique ont besoin d’un environnement propice, garanti par un financement accru, des investissements dans la technologie et le personnel qualifié, et des efforts plus importants pour remédier à la fragmentation des données et des éléments factuels du secteur éducatif entre les agences gouvernementales.

Production des données : le nouvel objectif d’éducation exige des données que les pays peuvent ne pas recueillir régulièrement ou conformément aux normes internationales. L’ISU recommande que les gouvernements redoublent d’efforts pour intégrer ces normes et standards ; qu’ils conviennent de standards pour recueillir les données des nouveaux domaines de préoccupation, comme les résultats d’apprentissage ; et qu’ils exploitent un éventail plus large de sources de données, comme les enquêtes auprès des ménages et les initiatives organisées par les citoyens.

Utilisation et diffusion des données : enfin, le rapport préconise que les gouvernements et les organisations internationales renforcent les mécanismes de diffusion et d’utilisation des données. Par exemple, l’adoption des pratiques « d’ouverture des données » pourrait améliorer le flux et l’utilisation finale des données et de l’information.

Le rapport de l’ISU reconnait qu’une vision aussi ambitieuse pour améliorer les données sur l’éducation prendra du temps, et nécessitera que des organisations internationales comme l’Institut de statistique de l’UNESCO, qui a le mandat et l’expérience pour définir les normes et les outils nécessaires pour produire et diffuser des données comparables au plan international, apportent leur soutien aux pays.

Le rapport recommande qu’un pacte mondial de suivi pour l’ODD sur l’éducation guide le processus, avec l’aide de nouveaux mécanismes mondiaux de gouvernance, comme le Groupe de coopération technique sur les indicateurs de l’ODD 4 - Éducation 2030 (TCG). De telles initiatives peuvent fournir un appui technique, favoriser la coordination, soutenir la production des données comme bien public mondial, et impulser le changement nécessaire à la réalisation de l’agenda Éducation 2030.